Un monde matérialiste

C’est en fouillant dans mes veilles notes que je suis tombé sur un extrait du livre « La montagne intérieure » écrit par Lionel Daudet. Un très bon livre qui raconte les différentes aventures et expéditions extraordinaires que l’auteur a eu la chance de faire au 4 coins du monde. Mais cet extrait m’avait particulièrement touché et je l’avais gardé à part sur un petit bout de papier.

Je me permet de vous le partager, tout simplement :

« Que voulez-vous que je fasse d’un monde sans idéal, ou le bonheur rime avec réussite sociale?
– Etudie et réussi, mon fils, tu seras heureux!
– Quel place me laissez-vous, dans ce monde où avoir et être se confondent?
– Gagne beaucoup d’argent, ma fille, tu seras comblée.
– Qui suis-je, dans ce monde où consommer est devenu bonheur?
– Consommez, mes amis, allez de plaisir en plaisir, et voyez comme la joie vous fuit, parce que toujours par nostalgie du passez vous vivez, atteignant un bref instant de grâce, replongeant, recherchant cette éphémère satisfaction, frustrés.
– Où allez-vous, tous, à courir ces couloirs sombres?
– Fuir n’est pas suivre sa route… »
Heureux soient-ils, ceux qui n’ont pas fermés les portes de l’innocence, qui ne sont pas murés dans les vicissitudes d’une vie à laquelle ils ne comprennent rien, si ce n’est que le bonheur leur échappe. Heureux soient-ils, ceux qui ont donné du large à leurs visions et à leurs pensées, du fond de leur coeur, du haut de leurs parois, où qu’elles soient, quelles qu’elles soient. Heureux soient-ils, ceux qui sont capables d’écouter le silence, de devenir silence. Et tout petit le peuple du Nord de danser la gigue jusqu’à l’étourdissement, sous la houlette du flûtiste dans l’ombre. Qui esquisse, j’en suis sûr, un sourire. Car le musicien est heureux, heureux et content de cette fête inattendue.

Un commentaire

  1. La grande erreur de notre temps, ça a été de pencher, je dis plus, de courber l’esprit des hommes vers la recherche du bien-être matériel… Il faut relever l’esprit de l’homme, le tourner vers la conscience, vers le beau, le juste et le vrai, le désintéressé et le grand. C’est là, et seulement là, que vous trouverez la paix de l’homme avec lui-même et par conséquent la paix de l’homme avec la société. (Victor Hugo, 1848)

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