Weekend de Noël dans les Vosges

Au sommet des Ballons d’Alsace, la statue de Jeanne d’Arc trône et scrute l’horizon … peut-être qu’un jour elle verra arriver les envahisseurs … mais moi j’ai pu l’approcher sans qu’elle ne bronche d’un cil ! 😉

Ensuite nous sommes aussi parti à la découverte du lac des Perches du coté du Rouge Gazon !! Ce lac a quelque chose de magique ! Il était complètement gelé et, même si je n’aurais pas osé m’aventurer dessus (la couche de glace était assez limite) c’était vraiment paisible comme endroit. Un endroit à découvrir que je conseille à tous les rêveurs qui passent par ici !!

Allez, et comme j’écris ce billet le 31 décembre … je me permet de vous souhaiter une fois de plus une très bonne année 2009 !!! Faites bien la fête ce soir … soyez sages 😉 et si vous n’êtes pas sages, soyez prudent ! 😉

Sur ces bonnes paroles, je m’en vais me préparer pour ce soir 😉

Bureau executif international de Mountain Wilderness à Freyr

Avoir droit à une mer de nuages à Freyr c’est quand même assez exceptionnel ! Je dois dire que je ne me suis pas privé de prendre des photos. Ici nous avons la Meuse (sous les nuages) ou plutôt les nuages qui ont décider de se coucher dans le lit de la Meuse 🙂

Et après une journée et demi de boulot nous n’avons pas pu nous empêcher d’aller toucher le rocher et de faire une petite voie dimanche après midi, sous le soleil d’automne. Je n’ai jamais eu aussi dur dans l’Hypothénuse … mais elle était tellement humide que rien ne tenais 🙂 heureusement que le soleil était là pour nous réchauffer.

Et une dernière photo, en fin de voie avec le chateau de Freyr dans le fond ! Qu’est-ce que c’est bon de grimper 🙂

Shimshal

Lassé d’avoir à mettre en prison les mauvais sujets hunzas – ceux qui détournaient l’eau des canaux à leur profit et ceux qui détournaient le corps des femmes pour leur plaisir, le Mir, notre roi, décida d’envoyer ces malfaisants à Shimshal, afin qu’ils nous aident. J’ai oublié de dire que notre vallée est presque en cul-de-sac. Le seul moyen de nous quitter est de retourner dans la grande vallée. Nulle crainte donc, pour le Mir, que ces condamnés ne s’évadent.
Le rapport avec ces « voyous » dirais-je, s’il fut tendu au départ, devînt cordial. Certains même revinrent avec leur famille, pour s’installer avec nous.

Zalidja et moi mourûmes la même année. Mais le village continua sans nous, grandit encore.
On construisit une mosquée, une école, un terrain de hockey.
Des siècles plus tard, on commença à dynamiter la montagne, pour créer une route plus courte qui permettrait de nous rejoindre en jeep. Nous avons même reçu quelques visiteurs. Aujourd’hui, la vie coule sous le pas des femmes et des hommes de mon village.
Vous devez absolument visiter Shimshal, le village-bagne, nous dit Hassan, l’un des porteurs que nous avions engagé en 1986, lors de notre tentative d’ascension du Sangemar Mar. C’est magnifique.
J’avais déjà été subjugué par la beauté de cette vallée Hunza en 1983 et 1985. J’étais fasciné par le contraste qui existait entre la beauté violente des paysages, la rudesse de la vie qu’ils proposaient et l’élégante fierté du peuple qui l’habitait.
Durant une année, Evelyne et moi avons cherché la moindre carte, le plus petit bout d’information concernant Shimshal. Il faut bien l’avouer : nous n’avons pas trouvé grand-chose.
Notre but (nous le taisions) était de jouer au mauvais – au très mauvais hunza – sujet : atteindre le village et nous en évader, sans faire demi-tour. Les alpinistes encore jeunes que nous étions à l’époque se permettaient de rêver : entre les montagnes fermant cette vallée, il devait exister des pas, des passes, des passages, des cols, que sais-je ?, des failles, des crevasses, des entailles, des fissures.
Nous sommes partis, un peu inconsciemment, n’ayant qu’une très vague idée du chemin que nous allions emprunter : peut-être la Kurdapin Pass, dont nous avions deviné l’existence sur une vieille carte vaguement brossée.
Les porteurs engagés ne se sont pas moqués de nous, quand nous leur avons fait part de notre projet, juste avant le départ de Passu : ils se sont franchement foutus de notre gueule. Nous étions lourds de matériel…et nous en avions gros sur la patate, en entendant leurs gentils sarcasmes.
Hassan n’avait pas menti : le chemin, fantastique, nous abasourdit. Creusé dans les parois raides, il surplombe le torrent de 5 à 600 mètres. C’est terrifiant : j’avais peur d’y plonger les yeux. Je craignais d’avoir envie de les suivre.
Après trois jours de marche d’émotion, un vrai paradis nous a ouvert les bras. En 1987, nous étions « dans les dix premiers » à arriver jusque là.
Nous avons été accueillis à plat ouvert ! Et le plat, c’était du Chilpindock, un mélange de farine, de graisse de yack, de lait de brebis et d’huile de je ne sais quoi.
Pendant deux jours, cette nourriture a aidé notre transit intestinal.

Je me dois de le dire : notre projet d’évasion n’a pas fait l’unanimité, dans le village.
Même si la coutume qualifiait encore Shimshal de village-bagne, la pratique avait disparu depuis très longtemps : des pâturages avaient été trouvés bien plus haut dans les vallées adjacentes.
Nous tenions à notre aventure… mais nous n’y avons plus tenu du tout lorsque nous avons vu, de loin, la Kurdapin Pass. Evelyne et moi, tout seuls, si loin de tout, avec quelques Perdolan et trois sparadraps…nous lancer dans ce truc qui ressemble à la face nord des Droites ? Il n’en était pas question : nous avions encore des choses à faire ensemble.
Nous paraissions si dépités, si déçus que le chef du village, Big Daulat, nous autorisa à dépasser les limites du village et rejoindre Sewworth, le dernier village d’été avant la frontière chinoise.
Trois jours d’une marche à couper le souffle, à casser les genoux. Trois jours de marche dans le désert du monde. A ne savoir où laisser errer ses yeux ni quelle photo prendre. A se demander si vraiment cela était possible : une telle lumière, de telles pluies.
Là-haut, des femmes gardent les yacks, les chèvres et les moutons. Les hommes, parfois, viennent amener de la farine et leur demandent si tout va bien. Tout va toujours bien, là-haut.
Nous étions l’attraction, évidemment. Pour nous, ils ont dépecé une chèvre et nous ont offert un beau cuissot. Nous avions un camping gaz ! Alors nous avons partagé le repas. Nous avons fait le tour de ce vaste plateau. Nous y avons ressenti le poids du monde, comme si nous étions « en-dehors » de lui, à l’abri de son bruit, en marge de sa réalité.
Lorsque nous avions atteint Shimshal, à l’aller, nous avions eu malgré tout l’impression d’arriver au bout de cette singularité qu’est le monde…mais après notre semaine à Shewworth, lorsque nous sommes rentrés à Shimshal, nous ressentîmes, presque un soulagement : nous réintégrions l’humanité avec sa vie et sa mort, son histoire et son temps : là-haut, on marche sur le temps qui, lui, reste immobile. Dire que l’on avance serait dire bien plus que de raison : on est. Et rien n’est plus troublant que cette sensation d’arrêt sur image.
Autour d’une tasse de thé salé, l’instituteur du village nous raconta l’histoire de Mammud Shah, le créateur de Shimshal. Je notai quelques brèves phrases dans mon calepin de voyage. Grâce à ces notes, quelques années plus tard, j’écrivis « Shimshal par delà les montagnes » (que vous trouverez dans une librairie, si vous le désirez)
Le récit de l’instituteur nous démontrait cependant que nous n’avions pas suivi le même chemin que Mammud Shah pour arriver là-bas. Cela nous turlupinait. Cette histoire nous fascinait…et nous sommes repartis, avec quelques amis cette fois, sur les vraies traces du fondateur.
Comment a-t-il fait, ce bonhomme, avec sa femme, ses chèvres et ses moutons, pour franchir ces cols et ces passes, ces pierriers et ces torrents ?
Jamais, je pense, je ne trouverai une réponse à ces questions : nous avions tout le matériel nécessaire et ce fut difficile. S’y ajoutaient la peur au ventre, le questionnement, le doute et l’impression d’être tout petit.
Shimshal n’arrêtera jamais de me faire rêver.
Et souvent, en rêve, j’entends Mammud Shah qui m’appelle et me dis « Reviens, reviens. »
Nous ne retournerons jamais à Shimshal : la route pour les jeeps arrive au village.
Des tracteurs tracent des sillons dans les champs. Des agences de voyage y amènent des centaines de touristes par an. Deux hôtels, encore sommaires, ont été construits.
Je n’espère qu’une chose : qu’on n’y serve pas de Chilpindock !

Jean-Claude Legros

En route pour le niveau 2

J’ai passé le weekend dernier sur nos beaux rochers belges pour y passer des examens. Eh oui, en effet, c’est quelque chose qui peut arriver ! Passer des examens d’escalade !!

En fait, ce sont les examens probatoires qui m’ouvrent les portes à la formation de « moniteur escalade niveau 2 » de l’ADEPS et du Club Alpin Belge ! Ce ne fût pas évident. Pour vous donner une petite idée, voici les exigances qu’on m’a demandées:

  • Avoir passé le niveau 1 (bon, là déjà, j’ai pas passé le niveau 1 escalade, mais le niveau 1 alpinisme … donc je vais devoir me recycler pour tout ce qui concerne l’escalade en salle)
  • Passer le 6a en tête et à vue à Freyr (là c’était chaud … sachant que j’ai jamais eu beaucoup plus que 6a et que j’avais plus grimpé de manière régulière depuis 4-5 mois)
  • Connaitre les techniques enseignées au niveau 1 et les maitriser (heureusement, ça c’est mon point fort … les mouflages et autres manips de cordes comme le sauvetage, je m’en sors pas mal en général)

Bref, je me suis donc retrouvé à Freyr ce weekend pour d’abord une longue journée en falaise à prouver que j’avais bel et bien un niveau de 6a… c’était dur ! J’ai tout donné, et ils ont bien vu que j’étais limite. Heureusement il me laissent une chance pour m’améliorer d’ici le début de la formation. En effet, le niveau 6a limite, c’est pas assez pour tenir toute la formation … il faudrait quand même que je randonne un peu plus. En d’autres mots, j’ai du pain sur la planche.

Ensuite, pour les techniques de corde, on a eu dimanche un test de sauvetage en falaise. On avait 20 min pour intervenir sur une victime au milieu d’une voie. Et l’air de rien, c’est pas évident d’aller vite et de rester bien concentré. Heureusement je n’ai pas fait trop d’erreurs. J’ai juste oublié les dégaines sur la parroi… mais quand on sauve une vie, on ne va pas chicanner pour quelques dégaines non? Ca m’a couté 5 points sur 100 ce qui m’a fait un 95% pour cette épreuve là … je râle, j’aurais trop pu faire le 100% !!!

Mais bon, me voilà donc engagé dans cette nouvelle aventure ! Formation un cran plus dure que la précédente pour obtenir un brevet d’état reconnu par l’état belge ! C’est pas rien non plus. Ensuite ce sera le niveau 3 pour avoir un diplome reconnu au niveau européen! Mais une chose à la fois !!

Grimpe d'automne

Je partage donc avec vous ces petites photos prises ce weekend

PS: mon blog devient un peu mort ces temps-ci, ne vous en faites pas, ce n’est que temporaire, mais pour l’instant c’est un peu la folie et j’ai plein d’autres choses à faire. Mais ça n’est que passager. Je compte bien m’y remettre un peu plus dans quelques temps.

Le Rocher est-il un Coquin ?

Silencieux monologue métaphysique

De sérieux théoriciens (plutôt Old School) nous garantissent une caution esthétique : « C’est du contraste que naît l’émotion. Douceur, grâce, rondeurs, fragilité et sensibilité féminines. Rugosité, rigidité, angles vifs, solidité et immobilité du roc. On craint que la peau tendre ne s’écorche sur la prise accrocheuse. Du contraste naît l’émotion« .

Mais comme diraient nos amis actuellement à Squamish :
The 3 golden rules of rock climbing:

  1. Look good
  2. Be cool
  3. Safety third!

Remember kids: « look is everything » and « the way you look is the way you climb! »

C’est ainsi que s’est développé l’art de la grimpe et que nous pouvons même retrouver sous forme de calendrier : « An extract of the art of climbing. Intended to inspire and celebrate the human form to capture the essence of the climbing spirit.” C’est quand même bon le climbing spirit.

Enfin, tout ça pour dire que je me suis donc remis à l’escalade de manière plus sérieuse après ces vacances ou j’ai un peu fait bli. Il est temps de reprendre de l’actif et de fixer les objectifs … j’ai l’oeil attentif pour observer ce qui nous entoure ! 😉 On the rock again !