Jour 1
La premiere question se pose : comment arriver a Tuni Condoriri alors que c’est un peu au milieu de nulle part et qu’on n’a pas envie de payer la blinde. Finalement c’est le mec de l’Hotel, Mateo, qui nous trouve un taxi pas trop cher pour arriver sur place en 2h. Il faut savoir que pour y arriver il y a quand meme plus d’une heure de piste et qu’en tacar c’est assez folchlorique.
Depart de la rando au lac de Tuni. Il faut savir qu’on part avec pour seule et unique carte, une mini-carte qui se trouvait dans le Lonely-Planet et qui n’a rien d’une carte topographique. On essayera malgre tout de s’en sortir avec cette carte pour le premier jour … a partir du lendemain on est sur une autre carte un peu plus precise (vive l’aventure). On passera notre premier col a 5000m.
Pendant la marche nous sommes seuls… enfins seuls… pas un touriste a l’horizon, ni un Bolivien … seuls quelques lamas nous croisent sur le chemin.
Apres le col nous redescendons sur un petit village minier. Si petit qu’il n’y a en fait que 4-5 maisons minuscules et que le village a vraiment l’air fantome. On croise un vieux mineur en traversant le village et on essaye de lui faire comprendre qu’on aimerait planter notre tente pas loin. Il nous invite chez lui pour un verre d’eau. Le mec est vraiment dingue … plus de dents, le chien qui grogne et le fusil accroche a la porte de sa maison. On sent qu’il a eu une vie dure et qu’il faut pas deconner avec lui.
Finalement nous plantons la tente un peu plus loin et notre premiere nuit d’acclimatation a 4700m sera calme, sauf quelques chiens qui aboyent autour de notre tente et qui (on doit l’admettre) nous font bien stresser (on n’ira pas faire pipi pendant la nuit).
Jour 2
Apres un petit leve avec le soleil, depart a 9h pour la plus longue journee de nos 5 jours (mais nous ne le savons pas encore). Les etapes au fur et a mesure :
- Lago Esperanza
- Lago Janko Kotha
Puis ca se corse …
Premier col a 5000m, suivi d’un autre juste apres. On en chie deja pas mal car mine de rien… c’est haut. Puis deja la on s’etait gourre, donc on avait beau essayer de suivre les conseils de notre mini-carte, c’etait la galere. Finalement apres avoir bouffe on se reoriente un peu et on decide de faire du « todo recto » et de traverser la vallee dans laquelle nous sommes. Ca veut aussi dire qu’il faut remonter l’autre versant et a nouveau un col a 5000 … meme pas peur … on est des rider de l’extreme
Arrive sur l’autre flanc, non sans mal … nous redescendons paisiblement (toujours tout droit) de l’autre cote en se disant qu’on a ratrappe notre erreur …
Oui mais non … Arrive dans la vallee on croise de eleveurs de lamas qui nous disent que c’est encore une vallee plus loin … snif :'(
Bon, ben on est des riders de l’extreme ou pas?? Evidement que oui … meme pas peur du denivele. C’est reparti pour un col a 5200 pour arriver finalement dans la bonne vallee. Creve, mais au moins cette fois ci c’est la bonne. Du coup on plante la tente juste sous le col histoire de dormir a plus de 5000m et d’encore s’acclimater un peu.
Resultat des courses, une journee avec entre 1800m et 2000m de denivele positif a plus de 4500m d’altitude !!
Jour 3
Ca c’est la journee chill
En effet, on avait tellement ratrappe notre coup la veille qu’on avait pris de l’avance sur le restant du trekking. En effet, c’est a midi que nous sommes deja arrives au refuge du camp de base du Huayna Potosi alors que c’est le lendemain que nous avions rendez-vous avec le guide.
Bref, on s’est pris un chocolat chaud chez Dona Yolanda (la gardienne du refuge) puis on a monte notre tente tranquillement sous la neige et le brouillard (comme tous les jours, apres 15h il neigeait et il faisait vraiment froid). Pas grand chose a raconter d’autre.
Jour 4
C’est pas vers 11h que le guide arrivera au refuge comme convenu, mais bien a 12h .. vive la ponctualite bolivienne. Heureusement il nous a apporte un bon morceau de poulet ce qui nous reconcilie tout de suite 😉 il sait parler au randonneurs…
En route pour le campo alto : Nid du condor qui sera notre point de depart pour le sommet le jour suivant a 5130m d’altitude. En 1h15 nous arrivons deja a destinations alors que le temps moyen est de 2h30 … l’acclimatation a fait son effet.
Arrive sur place, on monte de nouveau la tente. Ensuite entre le the et la bouffe que le guide nous apportera ca sera surtout du repos histoire d’etre en forme pour le leve prevu a 1h du matin le lendemain.
Jour 5 (summit!)
Ca y’est, le reveil sonne … il est 1h et nous avalons en vitesse une tasse de the et un bout de pain. Sortir de la tente quand il fait un bon -7/-10 c’est pas simple, surtout quand on a chaud dans son sac de couchage. On ne tarde pas trop et on sera vite sur le glacier avec nos crampons aux pieds et encordes.
Pendant 4h30 nous avancons … au debut avec assez d’aisance car l’altitude ne nous fait pas trop d’effet. Mais c’est au dessus des 5600m que ca va vraiment commencer a se corser. Chaque pas est dur et il est difficile de trouver le bon equilibre entre le souffle et le rythme des pas.
Vers 6h30 on commence a voir le soleil se lever a l’orient sur l’immensite plane de la foret amazonienne. On est deja assez haut et on surplombe vraiment la cordillere… c’est tellement beau que je ne saurais pas vous le decrire.
A 7h nous sommes au sommet et le soleil continue a se lever sur les sommets Andins qui nous entourent. C’est tout simplement a couper le souffle … que nous avons deja pas beaucoup a cette altitude.
La redescente est aussi fastidieuse car l’effet de l’altitude est toujours present, et avec la fatigue c’est dur de se concentrer dans les petits passages parfois un peu techniques. On marche un peu comme si on etait bourres.
On sera vers 12h en bas et vers 14h a la Paz apres une aventure de fou !!! Heureux d’etre monte sur ces montagnes Andinnes. Autant on se demande parfois pourquoi les gens grimpent ces montagnes et souffrent pour arriver en haut … et bien allez-y et vous comprendrez !!
La raison pour laquelle je grimpe est quelque part entre le pied et le sommet de la montagne (Greg Child)
PS: Actuelement c’est un peu le bordel en Bolivie :
Mais ca a l’air d’aller un peu mieux depuis aujourd’hui :
Ici a la Paz il y a beaucoup de manifestations et dans le pays pas mal de routes sont bloquees … donc il est fort probable qu’on soit force de rester dans la capitale pour les quelques jours qu’il nous restent… Heureusement les gringos, comme nous, ne sont pas trop embetes.