Je voulais partager ici un extrait rédigé par FIX, un ami qui reviens aujourd’hui de son tour du monde à vélo en un an. En effet, pendant son voyage il a fait beaucoup de rencontres. Des rencontres heureuses, difficiles, parfois miraculeuses … dans son blog il nous partage certaines de ces rencontres et même nous, belges, n’ayant pas fait tout ce chemin qu’il a fait, n’ayant pas toute la sensibilité d’un gars qui a plus de 6000km dans les jambes, certaines choses nous touchent quand même.
FIX a rencontré une famille américaine qui voyageait avec leurs deux enfants :
Apres quelques petites heures d un sommeil impregne de cafeine, nous etions sur le sol Azeri a attendre nos passeports dans le bureau des douanes. Nous avions tout le temps devant nous et la maman de cette petite famille a trouve bon d en profiter pour me raconter leur histoire.
Avant de partir, ils habitaient une chouette petite maison dans une chouette petite bourgade californienne. Ils etaient tres satisfaits de leur voisinage et de leur paroisse (ils etaient tres croyants comme nombre d Americains). Ils gagnaient suffisamment d argent pour disposer de tout ce qu ils desiraient. Mais un jour ils ont regarde leurs enfants qui etaient en train de devenir de vrais petits Americains, ils ont regarde leur petite vie remplie de toutes ces choses artificielles qui montraient la facade du bonheur et se sont dit: « There must be something else… ». Il doit y avoir autre chose. Ils ont soudainement senti qu ils etaient en train de passer a cote de l essentiel. Alors ils ont tout revendu jusqu aux meubles et sont partis sur les routes pour une longue purge.
Pendant deux ans ils se sont attaches a se detacher de tous leurs artifices. Ils ont pele l oignon jusqu a ce qu il n en reste plus que le minuscule petit coeur. Ce coeur c est l Amour. Et rien qu a la maniere dont elle serrait son fils aine dans ses bras en me racontant ca, je sentais qu ils avaient touche quelque chose. Ils etaient comme tout nus. Chaque petit evenement, chaque geste, chaque parole les faisait frissonner. Vous savez, comme l escargot sorti de sa coquille qu il suffit de froler pour qu il se contracte. Toutefois, cette sensibilite etait melee au calme et a la sagesse. C etait simplement beau.
Je les ai quittes tres emu. Et juste avant que je parte, outre l incontournable « God bless you », la femme m a dit qu elle me remerciait pour les bonnes idees que j avais donnees a ses enfants. C etait bien la premiere fois qu une mere me disait ca. Jusque la c etait plutot le contraire: « Oh surtout ne dites pas ca a mes enfants, ca pourrait leur donner de mauvaises idees! »
Je pense qu’effectivement parfois il faut savoir prendre du recul. J’ai mis cet extrait ici pour ne pas l’oublier. Peut-être que dans 10 ans, quand je le relirais, je déciderais moi aussi de voir où j’en suis arrivé …