Donner cours de danse? Aspects didactiques

Motivations

Les cours de danse peuvent se scinder en deux tendances bien marquées. D’une part les cours de danse en école de danse où les jeunes s’inscrivent par volonté propre (on l’espère) et sont donc motivés par l’enseignement qu’on leur apporte en tant que professeur. Dans ce cas là, on a déjà un atout qui est celui de l’intérêt de l’élève pour son évolution personnelle.

D’autre part nous avons les groupes de jeunes qui sont déjà constitués et qui veulent organiser un ou plusieurs cours de danse au sein de leur groupe, mais où le groupe n’a pas spécialement une vocation de cours de danse à la base. (style groupe d’activités ou similaire). Dans ces cas là tous les élèves ne sont pas spécialement motivés par le cours. Le rôle du professeur est donc d’assurer le bon fonctionnement du cours malgré le manque de motivation de certain qui peut déteindre sur d’autres.

Le dernier point à soulever c’est que dans mon cas je donne cours de danse de couple. Or pour apprendre la danse de couple il faut en général un équilibre entre le nombre de garçons et le nombre de filles. Que ce soit dans le premier cas cité ci-dessus ou dans le deuxième, on peut se retrouver face à des déséquilibres plus ou moins grands. Là aussi c’est au professeur à agir en fonction et à trouver des solutions pour rendre son cours, malgré le déséquilibre, le plus productif possible pour un maximum de participants.

Principes généraux

Pour moi un cours se structure en plusieurs étapes qui constituent l’évolution de l’élève. Chaque étape est un apprentissage d’une technique bien particulière. Plus la technique est fine et précise, plus on rentre dans le détail et la perfection du geste. Chaque technique de cette apprentissage s’enseigne en plusieurs étapes qu’on peut découper comme suit.

La démonstration

La démonstration peut se faire de plusieurs manière, soit par une présentation vidéo, soit par le prof lui-même. Cette démonstration doit être parfaite et correcte. Elle est sur le temps de la musique à vitesse normale et bien coordonnée. C’est cette étape-ci qui va motiver l’élève pour vouloir continuer son apprentissage de la technique. Si la démonstration n’est pas correctement effectuée il se peut qu’il ne soit pas aussi motivé et qu’il n’apprenne donc pas aussi vite.

L’exécution globale

Ici il s’agit de décomposer le mouvement. L’objectif est donc de reprendre ce qui a été fait lors de l’étape de la démonstration en décomposant au maximum afin de faciliter la mémoire visuelle de l’élève et lui permettre de mieux comprendre quels sont les différents mouvements ou techniques qui composent l’exercice.

Les explications verbales

Les explications verbales se font en général en même temps que l’exécution globale. Le professeur doit mettre en mots l’exercice tout en le décomposant. Ceci afin de susciter la mémoire auditive et à permettre une meilleure compréhension de l’élève qui serait moins attentif afin d’attirer son attention sur des détails qu’il n’aurait pas perçu pendant la démonstration.

Le transfert

Le transfert se fait après l’exécution globale et consiste a effectuer chaque mouvement de manière indépendante en même temps que l’élève. Ceci afin qu’il absorbe toutes les différentes techniques nécessaires pour pouvoir réaliser l’exercice dans sa totalité. Chaque partie doit être répétée et revue afin d’être maitrisée.

Le travail analytique

Le travail analytique correspond donc à la mise ensemble de toutes ces sous-techniques afin d’arriver au mouvement global et à l’exercice demandé. On peut donc continuer l’apprentissage et insister sur l’enchainement des sous-techniques.

L’exercice éducatif

Dans certains apprentissages il n’est pas évident de travailler une technique bien particulière avec des élèves. Ainsi l’exercice éducatif peut être utilisé par le moniteur pour susciter chez l’élève une technique à travers un jeu ou un travail ludique.

L’individualisation

Une fois que le groupe a évolué et a suivi les premières étapes, c’est le moment où le moniteur va commencer à individualiser et aller chez chaque élève pour parfaire sa technique. Ceci afin de corriger les fautes et les problèmes qui pourraient perdurer malgré les exercices précédents. L’homogénéïté n’est pas toujours présente dans un groupe et l’individualisation est donc souvent nécessaire.

Le dirigisme et non-directivité

Lors de l’individualisation il y a plusieurs manière de faire percevoir à l’élève les techniques. On peut lui faire deviner les techniques en le confrontant à des situations qui vont l’y amener, mais ceci prend souvent du temps et n’est pas toujours possible. Souvent dans un groupe il est parfois préférable de mettre des normes claires et fixes (quitte à restreindre les choix volontairement) afin de permettre une meilleure évolution immédiate.

Les corrections

Les corrections sont très importantes et le moniteur sera amené à venir corriger les élèves. Mais il est important de ne pas corriger n’importe comment. L’expérience permet au moniteur de prévoir les fautes les plus fréquentes et d’y prendre garde particulièrement. Les corrections doivent être énoncées de manière positives et non-négatives (plus stimulant pour l’élève) et la correction énoncée doit toujours être suivie d’un contrôle, sous peine de perdre rapidement d’efficacité.

Si pour introduire une correction, le moniteur fait une démonstration de la faute ou du geste incorrect, il doit toujours faire ensuite une démonstration correcte pour que la dernière image du mouvement perçue par le pratiquant soit le mouvement correct.

Le commandement

Lors de l’enseignement il est important de ne pas se laisser marcher sur les pieds en tant que moniteur. Il est donc important de travailler dans une bonne atmosphère de silence et d’écoute. C’est la raison pour laquelle le commandement fait partie des techniques d’enseignement. Il faut exiger l’écoute et le silence pendant les explications. Ceci doit être fait de manière adaptée au public, à l’age des élèves et la situation, mais il doit être présent.

Le travail en équipe

Une bonne manière de créer un climat d’émulation et de motivation est de faire travailler les pratiquants en groupe. Dans le cas de la danse ça peut très bien être une réflexion sur un nouveau mouvement complexe ou une nouvelle technique à apprendre. Ceci permet vraiment de canaliser des jeunes un peu dissipés et de récupérer leur attention.

La répétition, le drill et l’entrainement

Une fois les techniques assimilées, celles-ci doivent être répétées un grand nombre de fois pour pouvoir réellement être utilisées de manière efficace et optimale. C’est pourquoi il est important, entre les périodes d’explication et d’enseignement pur de mettre des périodes d’entrainement pour les élèves afin qu’ils s’entrainent et que les mouvements puissent devenir naturels pour eux.

Un commentaire

  1. Chouette article ! Par moments, on reconnait l’ex-ERMiste… 😀

    NB : « L’hétérogénéité n’est pas toujours présente dans un groupe et l’individualisation est donc souvent nécessaire. », c’est pas plutôt « L’homogénéité n’est pas toujours présente dans un groupe et l’individualisation est donc souvent nécessaire. » ?

    ‘omos : le même
    ‘eteros : l’autre

    :p

    Reply
  2. Oui, je sais ce que c’est quand y’a pas assez de mecs .. mais c’est pas évident à gérer pour le prof ! Et quand y’a pas assez de filles c’est pareil 😉

    Mais non, je ne visais personne en particulier 😉

    Reply
  3. Bonjour,
    Nous avons repris le célèbre institut de formation de professeur de danse de société de M. Dubar et nous proposons les stages de formation à Arras, ville qui se trouve à moins d’une heure de la Belgique.
    L’Institut est le premier et le seul centre de formation professionnelle destiné aux enseignants de danse de société. Il a été créé en 1990 par Christian Dubar, à Toulouse, et il a diplômé plus de 350 enseignants issus de 95 départements français (et étrangers).
    L’année préparatoire est appelée année de monitorat. Elle peut suffire aux personnes désirant faire de l’initiation en danses de société dans le cadre d’une association, d’un foyer de quartier ou d’une activité estivale. Toutes les danses « écrites » (les valses, les tangos, les rocks, lle paso-doble, la salsa, le cha-cha-cha et la rumba, le slow et le quick-step, etc.) sont découvertes dans ce cursus, qui est complété par des danses « non écrites » ou à la mode : danses traditionnelles, mais aussi polka et mazurka, madisons, ainsi que le quadrille dit français. Aucune formation préalable n’est requise, à condition d’avoir, au minimum, assez pratiqué au bal une ou plusieurs danses.
    La suite de cette formation est celle des professeurs de danse de société. Elle s’adresse principalement aux personnes désirant ouvrir une école. Les bases du monitorat y sont reprises de façon plus approfondie et un ensemble d’une centaine de figures de base vient compléter la formation.
    L’Institut propose quatre grands thèmes de travail : la pédagogie, la technique, la musique et l’histoire des danses de société.
    Si vous désirez d’autres informations, vous pouvez me téléphoner au 06 61 53 99 35 ou vous connecter au site : danse-animation com
    Merci et à bientôt.

    Reply

Leave a Comment.